Il est un pays où le sel de la mer entre sur les sols l’hiver ; et l’été, ce même sel a le pouvoir de faire danser des formes floues dans li engano, peuplant ainsi la sansouïre de formes imaginaires. Même en plissant les yeux dans la chaleur, à cheval sur les immenses pays de Camargue, on est seuls avec nos doutes sur ce qu’on a cru voir, mirages du sauvage, pays de promesses et de projets.

En Camargo, les mythes sont une réalité, et les rêves ressemblent parfois à des cauchemars. La mort et la vie dansent et se jouent de nous, les déserts sont plein de vie, le ciel est plein de vide, et d’un coup, sans prévenir, le ciel se charge de mangeance à en perdre la vue et la raison, et puis l’hiver arrive à nouveau et le pays s’emplit de chants d’oiseaux, la mer pourtant si bleue gronde et devient grise.

Pendant quelques mois, dans le cadre de mon travail de thèse, j’ai quitté mes chères montagnes et je suis allée hiverner chez les bergers de taureaux à cheval du pays mythique de Camargue.

J’ai écouté leurs histoires et j’ai partagé leurs journées de travail. Ce conte ethnophotographique sonore propose une Histoire poético-culturelle de l’élevage du taureau et des chevaux Camargue, et de ce pays singulier à travers les petites histoires cueillies à l’écurie auprès des gardians et des manadiers.