Hors Cadre Béziers

FOCUS

LE 26 RIQUET

Le 26 Riquet est un projet de requalification de l’ancien hôtel consulaire porté par le Groupe Mhodul et destiné à la reconquête de la ville sur la ville.

C’est aussi un lieu empreint d’histoire et d’émotions où architectes et artistes ont su par le passé y exprimer la bouillonnante vie de leur époque.

Aujourd’hui, la création contemporaine et le dialogue entre art et patrimoine se poursuit et s’y développe régulièrement au travers d’expositions et évènements temporaires.

Le festival 2025 a pour ambition de renforcer la proposition plurielle de la 1ère édition, en haussant encore l’exigence artistique au travers, en particulier, d’un appel à projets nommé Focus, à destination des photographes professionnels de l’Occitanie.

Vingt-trois dossiers de candidature ont été réceptionnés et présentés à un jury indépendant, composé de personnalités qualifiées et reconnues dans les domaines de la photographie et de l’art actuel.

À l’unanimité de ses membres, le jury a déclaré lauréates les séries de trois photographes-autrices : Elsa Beaumont (Gard), Caroline Peyronel (Lot) et Sonia Reveyaz (Hérault).

26, Allées Paul Riquet, Béziers / 26riquet.com

DÉMARRAGE LE 14 OCTOBRE DU JEUDI AU SAMEDI : 15H – 19H
VERNISSAGE LE 14 OCTOBRE

ELSA BEAUMONT

Diplômée de l’école nationale supérieure de la photographie d’Arles, Elsa Beaumont explore une approche documentaire et sociale de la photographie. Ses projets unissent dans l’image les territoires intimes, intérieurs des personnes exclues ou marginalisées de la société. Ses photographies engagent un lien sensible à l’autre, au différent, révélant toute sa complexité et sa lumière.

En 2025, sa série « Le bois de la Dauphine » est exposée à Arles dans le cadre du prix Révélation organisé par la SAIF, la Kabine et le festival Off.

Elsa Beaumont a reçu le prix Révélation SAIF x La Kabine, le prix Maison Blanche et une mention spéciale du prix FOCALE. Ses photographies ont été exposées et projetées dans divers festivals, galeries et centres d’Art comme la galerie FOCALE, l’Institut d’Art Contemporain au Vigan, le festival Les Boutographies ou bien encore Itinéraires des photographes voyageurs.

EN COMMUNAUTÉ

Depuis trente-sept ans, la Maison de Dieu, située dans les Cévennes, accueille des personnes ayant besoin d’un toit ou souhaitant vivre en communauté. A ce jour, environ quatre-vingt résidents d’âges et d’origines différents, partagent au quotidien repas, réunions, ressources et tâches nécessaires au bon fonctionnement de la Maison. Cette maison communautaire n’impose aucune forme de religion ou de pratique religieuse, elle est fondée sur le principe d’accueil et de non jugement dans un espace volontairement gardé libre et ouvert.

Les personnes qui vivent ici sont animées d’une force de vie construite en marge de notre société et de ses tendance : exclure. Ce lieu accueille une grande diversité de parcours de vie et de blessures portées, ce qui fait de cette Maison un abri, un refuge, un espace de liberté où chacun peut prendre le temps de se rétablir. Faire le choix de vivre ici est alors une force et une revendication assumée quand retourner vivre ailleurs devient trop difficile ou contraignant.

CAROLINE PEYRONEL

Formée au journalisme à l’IEP d’Aix-en-Provence, Caroline Peyronel est photojournaliste indépendante, spécialisée dans les récits documentaires en milieu rural. Son travail vise à raconter les campagnes sans filtre ni artifice, avec un regard sensible, attentif aux gestes, aux regards et aux silences. Elle accorde une attention particulière aux savoir-faire, à la place des femmes, à la jeunesse, à la santé mentale et aux cultures populaires.

Depuis 2022, elle poursuit ce travail documentaire au long cours et publie régulièrement dans des médias. Ses séries photographiques sont parfois exposées ou projetées dans des festivals.

En 2025, elle a collaboré avec les éditions Gallimard sur un ouvrage collectif autour du tourisme fluvial et des paysages lotois. Elle a co-fondé le collectif Champ Libre, qui défend un journalisme de terrain, en circuit court, au service des territoires ruraux.

MOI AUSSI JE PEUX LE FAIRE

Elles sont paysannes, mères, cheffes d’exploitation. Elles élèvent, cultivent, gèrent, décident. Mais devant un capot ouvert ou une manette hydraulique, beaucoup hésitent encore. Non pas par incompétence, mais par habitude du doute. Par manque d’espace pour apprendre, pour essayer, pour se tromper sans être jugées.

 

Pourquoi tant de femmes, capables de faire vivre une ferme à elles seules, se sentent illégitimes face à un tracteur ? Cette question est au coeur de ma série «Moi aussi, je peux le faire », née dans un espace rare : une formation en mécanique agricole en mixité choisie, conçue pour aider les femmes à prendre en main leurs propres tracteurs. L’ambiance est studieuse mais solidaire, concentrée et joyeuse. Chacune y découvre ce qu’elle savait déjà : qu’elle en est capable.

 

Le tracteur, dans ce contexte, devient plus qu’un simple outil : il cristallise un rapport à l’autonomie, à la technique, au pouvoir. Le réparer, le comprendre, le maîtriser devient alors un acte d’émancipation.

 

En photographiant ces femmes dans l’effort, la concentration, le doute ou la fierté, j’ai voulu documenter ce moment de bascule. Celui où l’on reprend possession d’un savoir. Celui où l’on se libère d’un conditionnement. Celui où les certitudes sur ce que peut ou ne peut pas faire une femme, s’effondrent.

SONIA REVEYAZ

Après une licence en Sciences Politiques à l’Université de Montpellier, Sonia Reveyaz étudie le storytelling documentaire à l’International Center of Photography de New-York, avant de poursuivre ses études à Paris en Sciences humaines et sociales et en Médiation culturelle.

Depuis, elle a reçu plusieurs prix (Grand Prix Paris Match du photoreportage étudiant, Jeune Photographie du festival Images Singulières) et participe régulièrement à des festivals et des expositions.

Le travail de Sonia Reveyaz explore le quotidien et la société à travers un prisme décalé et une esthétique colorée. Son approche repose sur la création de séries thématiques où l’accumulation devient un fil conducteur. Son univers visuel, clinquant et acidulé, s’inscrit dans une démarche oscillant entre documentaire et photoreportage. En saisissant ces contrastes, elle éclaire les rituels modernes, les mises en scène et les symboles qui définissent nos comportements collectifs.

CHEZ TOI

Que dit une maison de son époque ? Tout.

La maison est aussi une composante importante de l’identité. Les objets traduisent les pratiques de consommation, l’architecture dévoile la structure de pensée d’une société. Les photos, tableaux, et autres suspensions accrochés au mur témoignent des souvenirs personnels. La maison est le lieu de transmission des valeurs familiales, symboliques, culturelles.

Ce projet a commencé à travers la résidence en Savoie de mon grand-père que je photographie depuis adolescente. Bissy, quartier pavillonnaire en périphérie de Chambéry, développé dans les années 1970, marque l’ascension à la propriété des classes moyennes. Je voulais archiver chaque détail de ce lieu avant que ces décors n’évoluent. Cette série de photographies dévoile un univers étoffé et kitsch, synonyme d’une époque singulière où les couleurs et les motifs révèlent la société de consommation d’un temps.

Je développe ce projet dans d’autres habitats de la génération de nos grands-parents pour témoigner des mœurs d’une période spécifique. Ces lieux sont éphémères, ils peuvent évoluer si rapidement, après un décès, un déménagement, des travaux, un héritage.Capturer l’intime, le foyer, permet de garder une trace des lieux avant qu’ils ne disparaissent.