Seize Heures du Matin est un éloge poétique du monde de la nuit. Foyer d’accueil de tempéraments révoltés et d’oiseaux de nuit vagabonds, entremetteur de populations éclectiques, cet univers fascine autant qu’il révulse. Mystérieux comme les communautés marginales qu’il fédère, il oscille entre clandestinité et opulence, bercé de hasard et de folie.

Cette série, commencée en 2018, est un projet documentaire à long terme. Une invitation à se plonger dans le fumoir moite d’un club disco, à patauger dans la gadoue d’une freeparty, ou à taper du pied sur le sol bétonné d’unewarehouse enfumée. Aux photographies argentiques se mêlent peintures à l’aquarelle. Un mix media audacieux qui évolue au rythme des vibrations de la nuit. La photographie flashe, la peinture dégouline. Transportée par l’énergie insurrectionnelle que dégagent les dancefloors, Romanofisch arpente les nuits, flash à la main, saisissant l’extase, yeux mi-clos, corps aimantés, rires déjantés. Avec humour et nostalgie elle invite le spectateur à revivre cette soirée qui semble infinie. Jouant sur le sentiment de déjà vu, elle nous rappelle l’aspect tangible de la fête, entre intime et universel, éphémère et infini.

« Épuisés mais ravis, fallait-il que l’on s’aime et que l’on aime la vie. »